L’équipe de Houtiyat (une association scientifique et écologique spécialement dédiée à l’étude et à la protection des mammifères marins, des cétacés ainsi qu’à l'environnement marin dont je fais partie) a procédé le samedi 6 juillet à une excursion (au départ de Sayada) sur la plus petite des deux îles, celle qui est le plus au sud.
Nous avons essayé d'évaluer l'impact de l'humain sur l'île, sans grande prétention ni gros moyen. Nous connaissons déjà les lieux depuis une quinzaine d'années. Appareil photo dans la main et de quoi noter dans la poche, casquette sur la tête et hop, c'est parti.
(photo A.Mhenni)
Le lieu est agréable avec plusieurs espèces d'oiseaux ( La sterne naine, l’albatros etc )
Goëland Brun (photo Adel Mhenni) La sterne naine (photo Louis-Marie Préau )
Les cris des oiseaux. c'est le seul son que nous pouvons entendre avec celui des vagues,
(photo A.Mhenni)
Les traces des humains sont visibles de loin et loin dans le temps aussi.
Des restes d'un bâtiment qui date de l'époque coloniale française est une Thonaire et d'autres taillés dans la roche au bord de mer non identifiées.
Les traces de pollution laissées par les humains sont malheureusement très nombreuses: des bouteilles en plastiques des bidons des pneus et filets de pécheur jonchent le rivage.
(photo A.Mhenni)
Les îles Kuriat sont deux îlots qui possèdent un potentiel en termes de biodiversité terrestre et marine d’une grande importance environnementale, sont caractérisées par une richesse faunistique et floristique marine très importante et la présence d’espèces et de structures menacées et protégées en Méditerranée et dans le monde entier (Caretta Caretta, le pinna nobolis,les herbiers posidonie).
Elles sont aussi l’un des principaux sites de nidification de la tortue caouanne (Caretta Caretta)
la tortue marine est une espèce protégée mais menacée d'une extinction imminente.
Bien que la Tunisie est signataire et membres de la convention de Barcelone et en particulier de son Protocole relatif aux aires spécialement protégées et de la diversité biologique, les promeneurs se baladent sans aucune information sur le milieu fragile, ils déterrent les oeufs de tortues pour les garder en souvenir.
La bonne nouvelle est que l’INSTM, l’APAL ont établi un plan d'action pour la conservation des tortues marines dans cette région depuis 1997.
les traces laissées par les tortues sur la plage.
La Tortue Caouanne (Caretta Caretta)
il y a un vrai boulot de sensibilisation des plaisanciers à faire, il faudra distribuer des flyers et expliquer les vrais risques que nous faisons prendre à ce petit eco-système si fragile.
Actuellement les îles Kuriat sont inscrites sur la liste des Aires Sensibles Protégées (ASP).
Si rien n'est fait, il faudra classer les îles Kuriat comme resserve naturelle interdites au public.
A.Mhenni
